Il fait noir…

Tout s’éteint, s’immobilise et se fige dans le désespoir de l’absolu. La réalité est triste, triste d’une tristesse sans fin et j’essaie de surmonter la tempête qui jusqu’ici ne fait qu’alimenter paradoxalement mon désir et ma détermination de mettre fin aux couleurs de l’été. Ma soif, ma faim ne sont pas rassasiées par ces fausses promesses d’optimistes ce qui assombrit davantage ce tourbillon extrême d’angoisse et de malheur . Que resterait-il d’un moi nouveau, si tout chambranlait vers le font? Est-ce que je survivrais aux vents glaciaux d’un automne éternel en ma demeure? Est-ce qu’un sombre camaïeu parfois éclairé d’un rayon serait porteur d’une réflexion capable de colorer la nuit d’une touche de bonheur? Ou est-ce plutôt mon incapacité de voir l’étendue autour de moi, de percevoir a grandeur des beautés qui nous enveloppent comme cette nuit comme un drap dans un lit de rêve qui se défait dans un vent drapé de songes silencieux et paisibles mais qui ne réussit pas à atténuer mon angoisse de ces jours haineux où j’errai tel un mendiant dans la rumeur indifférente?

Je n’ai que mes mains qui se portent à mes joues, je n’ai que mes pieds qui me portent de moins en moins sur le sol je n’ai que ma tête qui s’affaisse sous le poids des dures émotions que je ressens et qui s’écrasent inexorablement sous le poids de mes souvenirs…. Il fait noir. J’ai tellement peur de ne plus être qu’un pâle reflet sombre de mon intérieur abstrait qui se lune dans une angoisse sans soleil et sans jamais être éclipsé par aucun astre lumineux qu’un pâle halo qui appelle les monstres de l’océan à tenter de découvrir d’autres vies que les leurs. Dans l’obscurité, il n’est guère de noir plus sombre que les ténèbres dont se drape mon âme qui souffre ce désir empirique. De cette lugubre obscurité, le cri ressemble à une offense à la majesté du silence… à une écorchure impie sur une toile lacérée par le temps.

Le vernis silencieux s’enfonce alors dans mes veines qui se gorgent de bile et d’amertume… l’angoisse m’étouffe et je ne veux plus respirer l’effroi qui se trace un chemin, taciturne, très profond au creux de ma gorge, filant mon souffle au fin fond de mon âme pour occuper mes entrailles… non je refuse de me laisser couler sous ces flots de brumes incertains et de sombrer dans l’abysse du désespoir… je ne vois pas la lumière mais je la pressens… elle est insoumise et floue puis traverse l’espace en créant des formes abstraites rappelant mes fantômes d’antan et mes onirismes ineptes de pensées inassouvies. D’aussi lointaine que furent mes idées, elles sont paradoxalement si limpides qu’elles embrasent littéralement mon esprit de lèvres incandescentes. Pour ensuite les brûler d’une absence de cette présence qui elle seule savait trahir ma paix. Quand les sens incompris traversons nos songes, nous irons en parallèle de chaque côté du temps que nous avons passé à ne pas nous rencontrer dans la réalité vraie de l’accomplissement amoureux et lubrique qui nous enivrerait férocement. Malheureusement, il fait noir… et je ne sais pas si je vais à la rencontre de l’autre à l’encontre de mon envie de me dévoiler ou si je m’enlise dans un abysse de solitude qui ne saurait faire autrement que de m’attrister profondément face à mon reflet noire, vide comme une marionnette à qui l’on a coupé les fils.

Je cherche une lueur douce et rebelle qui aurait filtrée à travers l’opacité de ton indifférence, pour sauver mes jours de l’obscur de mon ennui… ma vie n’aura plus le même sens si cette étincelle ne transperce pas ta prison formelle Alors je fais un pas, juste un souhait pour un futur meilleur dont je pourrais goûter un bonheur exultant qui me transporterait vers une transe inédite mais à la fois jouissive car elle me rapproche, pas à pas, d’une exaltation enivrante et lascive, qui déclencherait mes instincts lubriques et passionnels, mais … Mais si le néant devant mes yeux m’avale et qu’il ne reste de moi qu’un trou noir béant et aspirant tout l’espoir qui subsistait dans l’au-delà alors je m’écraserai sous le poids de mes lourdes émotions et je ne serai plus qu’une plume qui s’efface doucement dans le vide, descendant à bas mots, en s’épuisant de son insignifiance et de sa solitude, sans jamais atterrir dans la plénitude de la blancheur du jour et de la noirceur de la nuit, toujours lancinante, oui toujours, comme cette souffrance obéissante et docile qui m’extirpe de longs silences dolents.

Méritai-je vraiment l’opprobre unique des fossoyeurs de la liberté, des dévoreurs de rêves et des voleurs de temps? Encore faut-il que j’appelle cette lumière “maman ! ” et la convaincre de me sortir de ce trou perdu dans les entrailles cauchemardesques du désespoir perpétuel à n’en plus savoir si on est dedans en manque d’espoir ou dehors pour constater un désespoir encore plus inéluctable. Ce malheur infini est de plus en plus insoutenable. Alors! quoi! fuir! la terre est ronde, vraiment! je fonds et je m’épuise. Plus de regrets que des remords qui hantent mon esprit et alimentent mon malheur qui prend une place trop enveloppante dans ce cocon monocoque que je brise d’une vois monocorde et d’une bise si veloutée qu’il en fond de ce seul effleurement avec sa chaleur. Ce cocon se brise finalement et est soulevé par la brise violente qui le sème tous azimuts aux 7 vents en partance pour l’empire des sens encore stoïque sous les coups de boutoir. Il fait noir, et je ne suis pas encore pris (e) dans l’accordéon ombilical en cristal vert où l’on n’attend plus la nuit pour admirer la lune ou le corps béat de toutes ces misères qui font germer des fleurs arc-en-ciel en un coeur flétri de tant de temps courbées sur le désespoir d’un amour impossible, mais tellement enivrant que je persiste à semer cette verve vide, cette transparence dans le noir, car si j’avance vers chaque lueur, je dois me détourner de ce gris qui enlumine la grisaille et me sert de phare vers les profondeurs abyssales des abîmes du malheur perpétuel. Je m’enfonce droit dans le mur qui avance vers moi, au ralenti, avec une force obscure à peine dissimulée par l’évanescence des formes.

Je connais bien ce sentiment d’impuissance qui m’habite, mais je ne peux m’empêcher de chercher un édit qui proclame le songe et de chercher à décoder les sous-entendus qui sèment le doute hyperbolique de l’idée du beau. En soi jamais je ne fus réellement conscient d’une peur atrophiée, qui d’heure en heure régissait chaque parcelle de mon imagination sub-lunaire et odieusement tapageuse qui permutait déjà l’or en cellules criantes, en fragments étoilés, en une lumière perçante qui transperce les murailles de l’ignorance et les nuages sombres de la tristesse et si maintenant je fais un saut, la notion de toute plénitude totale étant écartée, je me lance dans les interstices et négocie mes délires avoués, refoulés dans la plénitude sauvage de l’insignifiance creuse du pilotage automatique et de l’insipidité habituelle des conventions. Je débrouille la brume du monde flou et réveille le jour J en nous. Tant de batailles sur les chevaux du monde, tant de faibles cœurs humiliés par les bouches censurées, tant de retour vers les fins les plus noires, celles qui nous attendent dans la plus imminente nuée que le “Big Brother ” se révèle être cet humain de tête et de corps informatisé qui… danse aveuglément au décès de sa liberté.

FIN

Auteurs:

Le D

Anarcho-Pragmatiste

Daud

MFL

Yugurta

Loup de Ville

Waaali

Vincent Sremed

Le satellite voyageur

Version Céleste

Pierre-Yves

Charlote Russe

La Louve

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